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Une carrossière qui vise l’excellence

Sandra Lazar, 19 ans, poursuit son DEP en carrosserie au CFP de Verdun. Après avoir remporté les Olympiades québécoises des métiers et technologies dans sa discipline, elle a représenté le Québec aux finales canadiennes qui se sont tenues à Winnipeg au printemps 2023. Elle a accepté de nous raconter son parcours de formation dans un métier traditionnellement masculin et son expérience des compétitions.

« J’ai eu une belle enfance. Je suis né à Montréal dans une famille d’origine roumaine. Mon frère aîné étudie à l’université. J’ai fait de la natation compétitive pendant huit ans, mais j’ai arrêté au milieu du secondaire.

Mes parents voulaient que j’aille moi aussi à l’université. J’ai trouvé l’école primaire et le secondaire assez faciles. J’avais de bonnes notes. J’envisageais de m’orienter vers les sciences. Quand je suis allée au cégep en sciences humaines et mathématiques, je n’ai pas de difficulté particulière, mais je n’ai pas aimé ça. Si bien que j’ai fini par abandonner. »

Passion automobile

« J’ai l’impression que depuis l’enfance, j’ai été plus intéressée par le sport et les choses stéréotypées masculines. J’ai toujours eu de l’intérêt pour les voitures, et particulièrement l’aspect esthétique des voitures. J’en ai pris conscience lorsque j’étais un peu perdue au cégep et là je me suis dit : « Hmm, peut-être que je devrais essayer ça? » J’avais un ami qui suivait le programme de carrosserie et nous parlions souvent des options qui s’offraient à moi; il appréciait sa formation et ça m’apparaissait très cool. Je me suis donc lancée.

Au départ, cette idée d’aller en formation professionnelle a déplu à mes parents. C’était très difficile pour eux d’accepter parce qu’en tant qu’immigrants, la formation professionnelle est perçue comme quelque chose de moins bien que l’université et ils voulaient le meilleur pour moi. Heureusement, aujourd’hui, mon père a fait du chemin et me supporte comme je réussis bien. »

« En décidant de suivre une formation professionnelle, je suis fière de m’être sortie d’une situation où j’avais l’impression de ne pas progresser, de ne pas grandir et de ne pas apprendre, et de m’être mise dans une situation où maintenant, je me sens heureuse et je sais que je n’aurai pas de regret. »

Les Olympiades québécoises 

« Je pense franchement que les gens ne connaissent pas beaucoup les métiers en général. Lorsque j’ai participé aux Olympiades, j’ai été très surprise de voir combien il y avait de métiers, et je ne le savais pas auparavant. Il serait intéressant de faire venir des gens de métier dans les écoles et d’en parler davantage. Je n’ai pas eu cette chance dans mon école secondaire; les métiers étaient passés sous silence et presque regardés de haut. »

« Mon professeur m’a parlé des Olympiades québécoises des métiers et des technologies. J’étais un peu réticente parce que je n’avais pas l’habitude de participer à des activités parascolaires. Mais il me les a bien vendues, et cela avait l’air cool, je suppose. Je me suis inscrite, car j’avais le sentiment que cela pourrait m’ouvrir des portes, alors je ne voulais pas passer à côté. »

« L’entraînement a été très intensif. Je suis venue à l’école environ cinq week-ends d’affilée, je me présentais tous les jours de la semaine; c’était mon choix parce que je ne voulais pas participer dans une compétition sans me sentir prête et mon entraîneur m’a beaucoup soutenue. Mon expérience a été très positive. Je suis heureuse d’avoir participé et j’ai beaucoup appris. »

Les compétitions canadiennes

« Entre la finale à Québec et celle à Winnipeg, j’ai trouvé cela abrupt. Les olympiades canadiennes ont eu lieu une semaine et quelques jours après les provinciales. J’ai dû apprendre quelques nouvelles compétences, pas à partir de zéro, mais que je devais maîtriser et sur lesquelles je n’avais pas vraiment eu le temps de travailler. Je me suis donc sentie très pressée et un peu épuisée après m’être entraînée si dur. Tu dois te pousser pendant une semaine de plus, te présenter et faire de ton mieux encore une fois. C’était difficile physiquement et mentalement. Mais la compétition à Winnipeg s’est tout de même bien déroulée. Je n’ai pas gagné, mais c’était amusant! »

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