11 questions à Mathieu Castonguay, entraîneur en Cuisine aux Olympiades québécoises
Mathieu Castonguay, 26 ans, est enseignant en Cuisine au Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l’Avenir, à Rivière-du-Loup. Il a déjà été participant aux Olympiades puis juge lors de compétitions. Cette année, il entraîne Antoine Lavoie, compétiteur en Cuisine. Nous avons discuté avec lui de son parcours et de sa nouvelle expérience à titre d’entraîneur.
Monsieur Castonguay, qu’est-ce qui vous a fait choisir la cuisine comme secteur d’activité?
On peut dire qu’avec ma famille, j’ai un peu toujours baigné dans le domaine. Très vite, jeune, j’ai travaillé comme plongeur, et aussi sur la cantine familiale, l’été pendant huit ans, et dans un resto à Pohénégamook. Comme j’aimais ça, j’ai continué à me développer au fil des expériences.
Quel a été votre cheminement scolaire?
J’ai d’abord étudié en animation 3D avant de bifurquer avec la cuisine. J’ai fait mon DEP au Pavillon-de-l’Avenir de Rivière-du-Loup, là où j’enseigne aujourd’hui. J’ai complété avec l’attestation de spécialisation professionnelle (ASP) en Cuisine du marché à l’École Hôtelière de la Capitale, sous la supervision du chef Éric Fontaine.
Comment le métier s’est-il imposé à vous?
J’aime cuisiner. Pour moi, c’est important de bien manger. J’ai toujours voulu approfondir les aspects nutritionnels et gustatifs.
Les Olympiades sont une nouvelle expérience dans son parcours. Après avoir été lui-même compétiteur puis juge, il endosse en 2023 le rôle d’entraîneur. Sur la photo : Antoine Lavoie, élève de Mathieu et compétiteur dans le cadre des Olympiades québécoises.
Racontez-nous votre expérience professionnelle la plus mémorable :
J’ai eu la chance de faire un stage au restaurant Légende par la Tanière de Québec. Ce fut une rencontre marquante pour moi avec la gastronomie et le chef co-propriétaire François-Emmanuel Nicol. J’ai ensuite travaillé comme pâtissier dans ce restaurant pendant deux ans.
Lorsqu’on travaille pour une grande table, le plus épatant est de réaliser tout le travail qu’il y a derrière un plaisir plutôt éphémère, mais c’est ce travail qui rend le moment spécial, mémorable. C’est pourquoi on appelle cela une expérience gastronomique.
Je me suis donné comme mission d’aider mon jeune à se dépasser. Je lui apporte tout l’enrichissement dont il a besoin. Mon but est qu’il se rende le plus loin possible!
Mathieu Castonguay, enseignant en Cuisine au Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l’Avenir et entraîneur aux Olympiades québécoises
Comment êtes-vous devenu enseignant?
Après mon passage à La Tanière, j’ai entrepris des études universitaires en Sciences et technologie des aliments, à l’Université Laval, dans l’objectif de poursuivre en nutrition. Après quelques mois, on m’a proposé de venir faire un remplacement au Pavillon-de-l’Avenir. Cela fait deux ans que j’y suis.
Enseigner fait appel à ma curiosité et au partage de ma passion. J’ai aussi un intérêt pour la pédagogie et je complète actuellement mon baccalauréat d’enseignement en formation professionnelle et technique.
Présentez-nous votre école :
Le Pavillon-de-l’Avenir est un petit centre de formation à taille humaine où règne une belle ambiance conviviale, quasi familiale. Nous sommes trois enseignants en cuisine et on compte une quinzaine d’élèves par cohorte, parfois plus lorsqu’on a assez d’inscriptions pour démarrer l’ASP en Cuisine du marché. En plus des cours, nous participons à différentes initiatives et activités régionales. Par exemple, nous préparons des repas pour les démunis en collaboration avec le Carrefour d’Initiatives populaires de Rivière-du-Loup. Récemment, nous avons cuisiné pour les jeux du Québec, dont la 56e finale des Jeux du Québec se tenait à Rivière-du-Loup.
En quoi consiste la formation en Cuisine?
C’est un DEP de 24 modules répartis sur 18 mois. Les élèves en ressortent avec une bonne base pour se lancer dans le métier. Ils apprennent les techniques en cuisine, mais aussi à réfléchir et à réagir selon les situations qui se présentent. La formation comprend aussi des notions de gestion, essentielles en cuisine.
Quels sont les débouchés pour vos élèves diplômés dans votre région?
100 % de nos finissants trouvent du travail, que ce soit dans les hôpitaux, les CHSLD, les restaurants, etc. Lors des stages, ils ont l’occasion de montrer ce dont ils sont capables pour décrocher un emploi. Certains vont préférer aller dans les grandes villes afin de poursuivre leur formation dans des établissements plus gastronomiques.
Comment avez-vous pris connaissance des Olympiades québécoises?
J’ai eu la chance d’y participer lors de mon DEP en 2017. J’ai remporté les compétitions régionales, puis j’ai représenté ma région à Québec. J’ai adoré mon expérience, cela m’a amené à me dépasser et à ouvrir mes horizons. J’ai ensuite été juge également lors des olympiades régionales. Cette année, je vis ma première expérience à titre d’entraîneur.
Que signifie pour vous ce nouveau rôle? En quoi est-ce différent d’enseigner?
Je dirais que c’est plus intense et que je m’y montre plus exigent. Je me suis donné comme mission d’aider mon jeune à se dépasser. Je lui apporte tout l’enrichissement dont il a besoin. Mon but est qu’il se rende le plus loin possible!
Que pensez-vous que les compétitions apportent aux élèves qui y participent?
D’abord, cela leur crée de beaux souvenirs! L’esprit de compétition est toujours présent, mais l’ambiance demeure amicale. Les jeunes y ont l’occasion de se dépasser, de réaliser concrètement plusieurs apprentissages et de rencontrer des gens inspirants.